Eloge des trous noirs

Publié le par TSF36

Hier, l’hiver est arrivé sans crier gare. Et avec lui cette sensation déprimante de tomber dans un trou noir sans fond.

Une froidure humide s’était abattue sur la ville qu’emprisonnait, tel un couvercle opaque, un ciel désespérément gris, laissant à peine filtrer ce qu’il faut de lumière pour se croire en plein jour. Un de ces jours affreux où la moindre des choses serait de se pendre si on avait une corde sous la main ou de se jeter dans le canal s’il y avait un canal dans le coin …ou alors de s’engouffrer dans une salle obscure afin de tuer le temps. Cette dernière option fut donc retenue de préférence aux autres, étant donné qu’il y a encore des salles obscures, qu’on nomme cinémas, même dans le désert culturel du Bas-Berry.

Le cinema, c’est comme la télé mais en beaucoup plus beau, en beaucoup plus grand et sans le parasitage du cadre trop familier de son salon. Le dépaysement est garanti, surtout avec un film comme le grandiose « Interstellar » de Christopher Nolan. Enfin un excellent film de science fiction comme on n’en avait plus fait depuis 2001 l’Odyssée de l’espace, c’est à dire un film avec des images époustouflantes mais aussi de la matière à réflexion. Presque trois heures d’images à couper le souffle pendant lesquelles on ne voit pas le temps passer et avec la perspective de nombreuses heures de ruminations sur ce qu’on a compris ou cru comprendre.

Il y a certes des invraisemblances et des naïvetés dans le scénario, mais pas assez pour gâcher le plaisir de ce voyage à travers le temps et l’espace auquel on veut bien croire le temps que dure le film. Il y a de nombreuses références à la Relativité, à la physique quantique, aux dimensions supérieures, mais il n’est pas nécessaire d’être versé dans ces disciplines arides pour être emporté dans ce voyage . La traversée du trou noir est un des moments les plus spectaculaires du film, même si on a appris que la gravitation extrême ne laisserait pas la moindre chance de survie à un organisme vivant qui s’approcherait de ce monstre. Mais après tout, c’est du cinéma et on admet qu’on puisse passer au travers et se retrouver dans une autre galaxie où se trouvent des planètes potentiellement habitables pour une humanité devant fuir la Terre moribonde.

On admet aussi que Cooper, le héros du film, puisse en revenir après avoir de nouveau traversé le trou noir et qu'il retrouve sa fille qui, conformément aux lois de la Relativité,  est devenue très vieille alors que lui a toujours le même âge. Et on se surprend à verser une petite larmichette …

Je n'en dirai pas plus, sinon qu'il faut voir le film. Voici seulement la bande annonce :

 

Au sortir de la salle obscure, il faisait toujours froid et humide. Mais le ciel désespérément gris avait fait place à un ciel de velours noir et au scintillement blanc et bleu des diodes électroluminescentes de Noël. La capitale du Bas-Berry resplendissait de tous ses feux.

 Finalement, l’hiver n’est qu’un gentil trou noir qu'on aura vite traversé ...

 

Publié dans Cinéma

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B
<br /> Super ! <br /> <br /> <br /> Je vais regarder si le film  passe par chez moi ! surement que oui <br /> <br /> <br /> Pour le temps , c'est pas mieux en Normandie , et ça commence à bien faire !! <br /> <br /> <br /> Le matin on n' au' une envir c' estd e pas se lever , et d' attendre le printemps comme les ours ou les marmottes ... <br />
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