Enfin un casse-noix high tech
En ce début de XXI ème siècle où les progrès technologiques avancent à une vitesse vertigineuse, l’obsolescence rapide des objets qui font notre quotidien irrite souvent le consommateur qui se sent constamment dépassé dans sa course à l’appareil idéal qui sera fatalement dépassé dans quelques mois. En quelques années, le téléviseur a écran cathodique a été remplacé par un écran plat qui a été remplacé par un écran encore plus plat, puis sont apparus les écrans 3D qu’il faut regarder avec des lunettes en attendant la 3D sans lunettes, peut-être bientôt la TV en odorama. Et que ne pourrait-on pas dire en matière d’informatique ou de téléphonie ? Cet emballement technologique soutenu par un marketing agressif qui rend indispensables les produits qui semblaient hier inutiles, a de quoi nous laisser pensifs.
Par contre, il est curieux de noter que dans le domaine du casse-noix, peu de progrès ont été faits depuis plus d’un siècle. En effet, cet appareil rustique ne semble pas avoir évolué depuis qu’en 1885 Jérémie Victor Opdebec (également inventeur, en 1887, de la pince à linge) eut l’idée lumineuse de détourner le principe du levier d’Archimède de seconde classe (levier inter-résistant), initialement prévu pour soulever une charge, pour l’appliquer à l’écrasement des coquilles de noix. La plupart des berrichons de 2012 utilisent encore – à peu de chose près - le même type casse-noix, dit « système Opdebec » qu’on utilisait à l’époque de George Sand. Et un casse-noix, du fait de sa robustesse, dure généralement toute une vie ; on se le transmet même de génération en génération. A quoi bon, en effet, acheter un casse-noix, puisqu’il y en a forcément un dans le tiroir de la cuisine ? D’où une certaine méprisance de la part des fabricants et des commerçants peu enclins à innover ou investir dans ce domaine apparemment voué à l’immobilisme et à la stagnation.
Heureusement, tout ceci va bientôt changer, grâce à un modèle révolutionnaire qui devrait à terme reléguer tous les anciens modèles au rang d’antiquité. Il s’agit de l’écureuil casse-noix, invention toute récente d’un brillant ingénieur berrichon, Monsieur Hippolyte Dugardon, ancien élève de l’Ecole communale de Déols.
Comme on peut le constater, le principe de fonctionnement fait toujours appel au principe du levier. Mais il s’agit ici d’un levier de première classe (levier inter-appui) dont le grand bras (constitué par la queue de l’écureuil) possède une amplitude bien plus grande, transmettant au petit bras une plus grande force, permettant ainsi de casser la noix presque sans effort…
Mais en plus de sa conception mécanique ingénieuse, cet objet est d’une esthétique et d’une finition parfaites. S’inscrivant en droite ligne dans la filiation Archimède- Opdebec, ce luxueux appareil illustre aussi la synthèse des Arts et de la Science. Il est entièrement construit à la main dans le Berry avec des matériaux nobles (le bois de noyer) et il sera du plus bel effet sur votre table, apportant une touche de raffinement qui séduira vos invités.
Info de dernière minute :
Selon certaines rumeurs que nous n’avons pas encore pu vérifier, un concurrent serait sur le point de commercialiser un autre modèle de casse-noix basé sur le même principe, mais en forme de requin. Les noix seraient introduites dans la mâchoire et facilement cassées en soulevant la queue dudit requin. Mais ce ne sont pour l’instant que des rumeurs dont ce blog, conformément à sa réputation de sérieux, ne saurait se faire l’echo...