Grues cendrées et canaris jaunes
Aujourd’hui, dans le Bas-Berry, un spectacle sublime était dans le ciel. Une migration de grues cendrés traversait l’azur en direction du Nord Est. Une musique céleste, avec la chorégraphie qui allait avec.
"Grruu ! Grruu ! Krroo ! Krroo ! Grruuiiikkk ! Grrruuiikk ! Grruu ! Grruu ! Krroo ! Krroo ! Grruuiiikkk ! Grrruuiikk ! Grruu ! Grruu ! Krroo ! Krroo ! Grruuiiikkk ! Grrruuiikk ! Grruu ! Grruu ! Krroo ! Krroo ! Grruuiiikkk ! Grrruuiikk ! Grruu ! Grruu ! Krroo ! Krroo ! Grruuiiikkk ! Grrruuiikk ! Grruu ! Grruu ! Krroo ! Krroo ! Grruuiiikkk ! Grrruuiikk !"
Pour ceux qui ne comprennent pas la langue des grues, en voici la traduction :
« Volons à 40 nœuds, altitude 5000 pieds, cap Nord Est 35 degrés, visibilité 5/5
Température 15° C . Venons de Gibraltar, destination Oslo, Norvège.
Aigles, vautours et autres objets volants, prière de libérer notre couloir de navigation"
Et pendant ce temps, au ras du sol, des canaris jaunes s’égosillent depuis des mois à crier « Tartempion, démission » ! Certes, ce serait bien réjouissant, sur le moment, que le susdit Tartempion, renard patenté, démissionnât et partît piteusement l’oreille basse et la queue entre les jambes. Mais le Tartempion (ou Tartempionne) suivant serait peut-être pire, plus menteur et plus rusé que le précédent.
Alors, à quoi bon ?
Continuons donc à lever le nez en l'air et à nous émerveiller au passage de ces merveilleux migrateurs, indifférents à nos bassesses, fendant le ciel de leurs formations en V comme victoire, car depuis des millénaires, ils savent d’où ils viennent, ils savent où ils vont et ils sont certains d’y arriver …