Banc d’essai : l’épouvantail " Chat Noir " marque déposée.

Publié le par TSF36

Avant l’invention du CD, les jardiniers disposaient déjà d'armes de dissuasion évoluées pour empêcher que les méchants oiseaux ne mangeassent les cerises et autres fruits délicieux de leurs jardins et vergers. Je me souviens parfaitement avoir vu dans mon enfance les fameuses têtes de chat dont les yeux de verre ne pouvaient théoriquement que terrifier la gent ailée. Ces fières silhouettes félines qui ne manquaient pas d’allure avaient depuis longtemps déserté les jardins berrichons au profit des galettes argentées et autres objets tout aussi inesthétiques dont le mérite résidait, sinon dans l’efficacité, du moins dans la gratuité.

L’autre jour, à la faveur des hasards de la chine, l’occasion me fut enfin donnée de tester l’épouvantail " Chat Noir " qui n’était plus commercialisé depuis belle lurette. J’eus même la chance inouïe, pour une demi roupie de sansonnet, d’en acquérir un précieux exemplaire encore dans son emballage d’origine. Il est des jours comme chat, où la chance vous sourit (jeu de mots!).

Il faut dire que la description figurant sur ledit emballage ne manquait pas d’arguments pour convaincre les plus sceptiques :

- D’abord, il est silencieux (il ne miaule pas, et aboie encore moins).

- Ses yeux ne sont pas en verre, mais en cristal, ce qui est nettement plus riche et reflète encore mieux la lumière.

- Il est mobile, à condition de le suspendre à un fil et à condition qu’il y ait un tant soit peu de vent.

Pour le tester, je l’ai donc suspendu avec, dans ses crocs, une de ces délicieuses boules de graisse au graines dont raffolent les mésanges. Normalement, pensais-je, les mésanges partagées entre la terreur qu’inspire la terrible silhouette féline et la gourmandise bien tentante de la délicieuse friandise seraient confrontées à un dilemme cornélien...

Or, après quelques minutes de réflexion dans leur petite tête de piaf, elles comprirent vite que le chat était parfaitement inoffensif. Une tête de chat n’est jamais suspendue en l’air, à part quand il s’agit du " Cheshire Cat " d’Alice au Pays des Merveilles, lequel avait également la faculté rare de sourire et de disparaître en ne laissant que son sourire. Mais comme les mésanges n’avaient jamais lu Lewis Caroll, elles n’entrèrent pas dans ces considérations et eurent tôt fait d’atterrir sur la friandise convoitée qu’elles dévorèrent goulûment …

J’en ai donc déduit que cet épouvantail, redoutablement efficace sur le papier, ne tenait pas vraiment ses promesses dans la réalité. J’ai relu le descriptif et j’ai vu, écrit en beaucoup plus petit " qu’il était recommandé de le changer fréquemment de place " Ah, voilà pourquoi çà ne marchait pas, me suis-je dit et c’est alors que j’ai compris comment il fallait l’utiliser : il suffisait de le tenir à la main et de l’agiter dans tous les sens dans les zones qu’on désire protéger. Ainsi, l’efficacité serait absolue …

Quod erat demonstrandum !

 

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J
tu paies en HH ?<br /> ;-)))))<br /> <br /> JL
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L
J'embauche des agitateurs de têtes de chat pour la prochaine saison des cerises ;-))))))
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J
;-)))))))))))<br /> <br /> J Luc
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