La Grande Evasion (suite de la suite)

Au 36 ème jour de confinement, les évasions se suivent et se ressemblent. La chaîne qui nous relie à notre lieu de confinement n'est pas bien longue mais on se console en se disant qu'elle pourrait être plus courte. Le minuscule univers qui est désormais le nôtre n'est finalement pas si moche quand on sait ouvrir l'oeil, les oreilles et les naseaux. Le printemps est certes confiné, mais c'est quand même le printemps. Partout dans les jardins de la banlieue pavillonnaire, s'épanouissent mille fleurs odorantes, lauriers, glycines, lilas. Partout on entend les merles, mésanges, pinsons, alouettes chanter dans l'air plus pur que jamais. On peut même marcher le nez en l'air au milieu des rues depuis que les véhicules à moteurs dorment sagement.

Et on peut même prendre des photos comme si on était un touriste en terre inconnue,  en s'imaginant que ces images puissent avoir le moindre intérêt sinon celui  de tuer le temps ...