Geai à la noix

Publié le par TSF36


Le geai est un oiseau qui ne court pas les rues. Il court plutôt les bois, et c'est donc un événement rare que d'en voir un en ville.
Il est très farouche et, même dans son milieu naturel, il a tôt fait de prendre ses jambes à son cou dès qu'il a repéré la moindre présence humaine. Car dans sa petite tête de piaf, le geai assimile automatiquement l' homo sapiens à un dangereux prédateur qu'il faut fuir sans se poser de questions existentielles. On ne lui veut pourtant aucun mal, vu que sa chair est immangeable, et que les jolies plumes bleues qui ornent ses ailes ne sont pas assez grandes pour orner le moindre chapeau, et puis d'ailleurs la mode n'est plus aux chapeaux, ni aux modistes.  Mais allez donc faire rentrer ça dans une minuscule tête d'oiseau ...
C'est donc de très loin que j'ai pu observer et photographier ce rare spécimen dans un noyer distant d'environ 20 mètres de mon poste d'observation, ce qui explique la qualité médiocre de la photo, malgré le zoom au maximum de ses possibilités.
Ledit oiseau tenait fermement dans son bec, non pas un fromage, mais une noix dudit noyer. Stupide de ne pas vouloir démordre d'un fruit aussi dur et immangeable ! Mais est-ce bien sûr ?
Les corvidés, famille à laquelle appartient le geai, comme la corneille ou la pie, sont les oiseaux les plus intelligents qui soient. Ils sont malins comme des singes. Ils sont en effet les seuls à fabriquer des outils et à développer des techniques particulière pour se nourrir. C'est ainsi que les corneilles ont trouvé le moyen de casser les noix en les laissant tomber en vol sur une surface dure. Parfois, ça marche et parfois pas car certaines noix résistent à la chute ; ils ont donc amélioré la technique en utilisant la circulation automobile pour écraser les noix. La corneille attend qu'une voiture passe sur la noix qu'elle a déposé et il lui suffit d'aller la récupérer sans se faire elle-même écraser. Certaines utilisent même les feux de signalisation pour savoir quand la récupération de la noix ne présente pas de danger pour leur plumes !
Nul doute que le geai à la noix de mon noyer avait une idée en tête, aussi petite fût-elle ...

 

Publié dans Zoziologie

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