Eloge du Pont d'Avignon

Publié le par TSF36

Après cette petite mise en bouche, il est temps de passer aux choses sérieuses et d’aborder la vraie Provence qui, comme chacun sait, se trouve sur la rive gauche du Rhône (c’est à dire sur la rive qui est à droite de la carte Michelin). Il suffit de passer le pont, à condition qu’il y ait un pont.

Au XII ème siècle, ce n’était pas le cas et le seul moyen de traverser ce grand fleuve encore indompté, c’était en barque. Traversée périlleuse dont parfois on ne revenait pas. Fort heureusement, un jeune berger du Vivarais nommé Bénézet (1165 – 1184)  entendit un jour des voix (bien que la TSF ne fût inventée que beaucoup plus tard) lui ordonnant de faire construire un pont à Avignon.  Il se rendit donc dans cette ville, où on se moqua d’abord de lui. En effet, vu la largeur et la profondeur du fleuve, personne ne croyait que la chose fût possible. Alors, pour convaincre les moqueurs il prit une pierre que trente hommes n’auraient pu déplacer ; ce fut la première du pont. Suite à ce miracle (dont il ne reste hélas aucun témoin direct) la municipalité d’Avignon se mit au travail et l’ouvrage fut achevé en 1185, juste un an après la mort de Bénézet qui ne put donc pas être présent aux cérémonies d’inauguration.

A l’époque c’était le seul pont sur le Rhône et il servait de frontière entre les territoires pontificaux et le reste de l’hexagone. Bien entendu c’était un pont à péage et les autorités locales s’en mettaient plein les poches. Ce pont connut maintes vicissitudes, effondrements et reconstructions dues aux terribles crues du Rhône, puis fut finalement laissé à l’abandon. De nos jours, sur les 22 arches qui enjambaient les deux bras du fleuve et l’Île de la Barthelasse, il ne reste que quatre arches ne menant nulle part. Et malgré tout, c’est toujours un pont à péage : 4,50 € pour faire 120 mètres au dessus du Rhône avec un mistral à décorner les taureaux de Camargue, ça fait quand même cher !

Quant à la célèbre chanson, il faut s’avoir qu’à l’époque, il y avait des guinguettes sur l’Ile de la Barthelasse, sous les dernières piles du pont, et qu’on pouvait donc y danser en rond. L’étroitesse de la chaussée du pont n’aurait pas permis qu’on dansât sur le pont.

A part çà, Avignon est une belle ville, ceinturée de remparts, avec un Palais qui n’est pas laid, avec sa place de l’Horloge, ses avenues aux immeubles cossus, avec des vieux quartiers pittoresques, comme la rue des Teinturiers. C’est du moins le souvenir superficiel qu’on peut en conserver par une journée venteuse et pluvieuse…

Quelques personnages illustres ont marqué l’histoire locale : une demi douzaine de papes, deux antipapes et quelques sous-papes et surtout une des plus grandes dames de la chanson française à la renommée internationale bien qu’elle ne fût jamais reconnue à sa juste valeur dans son propre pays. On trouvera plus bas une de ses plus merveilleuses chansons à la gloire de sa ville natale.

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Publié dans Pays lointains

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V
<br /> J'apporte ma petite pierre à l'édifice en signalant que s'il n'existe effectivement plus de témoin direct de la scène relatée plus haut, il se dit qu'un certain monsieur Potain pourrait en être<br /> le descendant et que cela expliquerait, en partie, la destinée de la famille... <br /> <br /> <br /> Victor Dupont<br /> <br /> <br />  <br />
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T
<br /> <br /> Félix Potin, on y revient.<br /> <br /> <br /> Mais une grue Potain, je n'en reviens pas !<br /> <br /> <br /> Ainsi donc ce "miracle" de Saint Bénézet serait une supercherie. Il aurait utilisé une grue Potain pour soulever ladite pierre ? <br /> <br /> <br /> Merci, Victor, pour cette pierre apportée à l'édification de la vérité historique <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> La Mimi s'est mise au serbo-croate ? quel talent ...<br />
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