Eloge de Pétrarque et de la Fontaine de Vaucluse

Publié le par TSF36

François Pétrarque (1304 - 1374), pour les Vauclusiens, c’est un peu comme George Sand pour les Berrichons ; c’est le grand homme de lettres indissociable de l’identité locale.

Ce grand poète était en fait un petit immigré italien qui s’était établi dans cette vallée close (Vallis Clausa, d'où dérive le nom Vaucluse) pour y méditer dans la solitude, après quelques déconvenues sentimentales avec une certaine Laure, ce qui nous a valu une avalanche de sonnets, tous écrits dans la langue de Berlusconi et qui à l’époque furent un best seller. J’ai essayé d’en lire quelques uns (en traduction) mais j’ai trouvé çà un peu indigeste. Dire que la poésie du XIV ème siècle a beaucoup vieilli n’est pas un jugement sur sa valeur, mais une simple constatation que les temps et les modes changent.

En tout cas, si ce brave Francesco Petrarca revenait aujourd’hui dans ces lieux, il serait sans doute surpris de voir les immenses parkings payants, les cars de nippons bardés de Nikons, les hordes de Britanniques bardés de Panasonics, les alignements de boutiques de kitcheries à touristes, les crêperies, sandwicheries et autres malboufferies tout au long du chemin bétonné qui mène à sa chère fontaine. Certainement qu’il aurait un choc, et qu’il repartirait en courant vers l'Italie.

Sur le parcours, il est néanmoins un lieu merveilleux, la terrasse du café Philip sous les immenses platanes centenaires qui bordent les flots verts de la Sorgue, un havre de fraîcheur où le soleil torride du midi ne pénètre jamais et où le touriste peut méditer devant une bière bien fraîche, et éventuellement écrire un sonnet sur le sous-bock.

La résurgence de la Sorgue qui est paraît-il spectaculaire en hiver est hélas en panne pendant l’été et il faut se contenter d’admirer un trou béant presque à sec, sans toutefois s’y pencher trop pour n’y point choir. Un peu plus loin la Sorgue coule néanmoins à flots, des flots clairs et verts comme l’émeraude, une merveilleuse illusion due aux longues chevelures vertes des plantes aquatiques peignées par le courant.

Il y a aussi un moulin avec une belle roue à aube qui entraîne de curieuses machines destinées à faire du papier artisanal, des feuilles de luxe qui sont vendues à prix d’or dans la boutique attenante, du beau papier sur lequel on pourra éventuellement, avec sa plus belle plume, écrire des sonnets … ou des sornettes, ce qui est d'avantage à la portée de votre humble serviteur.

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Ici s'achèvent les vacances de Monsieur Mulot, alias Isidore Ledoux, votre Très Humble et Très Dévoué Serviteur.

 

Publié dans Pays lointains

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